jeudi 16 octobre 2008

[Cinéma] The Dark Knight

Désolé pour cette review un brin (euphémisme, quand tu nous tiens) en retard de ce chef d'oeuvre qu'est The Dark Knight. Enjouaillez quand même ! ;]


"Le Chevalier Noir" (The Dark Knight) de Christopher Nolan (USA) ; avec Christian Bale, Maggie Gyllenhaal, Heath Ledger, Aaron Eckhart, Michael Caine, Gary Oldman...


Avec l'aide du lieutenant Jim Gordon et du nouveau Procureur Harvey Dent, Batman entreprend de nettoyer Gotham City des dernières organisations criminelles qui l'infestent. Mais les trois hommes devront bientôt compter avec un nouvel ennemi beaucoup moins prévisible et facile à cerner que les traditionnels mafieux : le mystérieux et insaisissable Joker...

Tendu comme un slip de satin noir moulant, toujours sur la brèche, toujours sur le fil et pourtant pétaradant à souhait, voici venir avec pertes et fracas le nouvel opus des aventures du Dark Crusader que d'aucuns présentent comme le meilleur de la saga.

Et le pire (ou pas), c'est qu'ils ont raison, les bougres...

Car si l'on excepte peut-être le "Batman - Le Défi" de Burton, que l'on continuera à porter dans nos coeurs, avouons-le, pour des raisons essentiellement madeleinedeproustesques, ce deuxième Batman version Nolan se présente effectivement comme un sommet du genre.
Et comme un sommet du film de super-héros tout court, d'ailleurs, n'ayons pas peur des mots.

Grâce en soit rendue à l'artisan Nolan, grand cinéaste en devenir, qui se met entièrement au service de son film et de son (ou plutôt devrait-on dire "de ses") personnage(s) avec une humilité, une franchise et un premier degré désarmants et totalement salutaires.

Ce qui nous donne, cowabunga!, un film encore plus "réaliste" (oui, faut des guillemets quand même, ça reste un film de justicier en costume, hein, après tout... ) que son prédécesseur, le pourtant déjà très vroom vroom "Batman Begins".

Puissant, sombre, intense, palpitant tout en n'oubliant jamais de divertir (il y a même un petit côté "James Bond" dans certaines scènes) "The Dark Knight" réussit le tour de force de rendre à la fois hommage à un certain cinéma US des années '70 (L'Age d'Or, L'Age d'Or !, crieraient même les quelques vieux cons du fond), d'entamer une réflexion sur la surenchère sécuritaire américaine actuelle et d'être avant tout un thriller pur jus, rempli jusqu'à la gueule de scènes d'anthologie.

Le tout tendu sur une structure narrative en béton, chariant un sous-texte maousse-costaud qui n'est d'ailleurs pas sans rappeler, coïncidence troublante, celui d'un récent "Hancock"...

Mais cependant, la cerise sur le gâteau, elle, est à chercher du côté uniformément impressionant de l'interprétation...

De Christian Bale, le Bruce Wayne le plus crédible de l'Histoire depuis Michael Keaton (qu'il parvient même à faire oublier, le salopio !) à Aaron Eckhart, sidérant d'ambiguïté dans le rôle pourtant très touffu du procureur Harvey Dent, futur Double Face, en passant évidemment par les à jamais déléctables Michael Caine ou Gary Oldman, tout le casting réussit un travail de fond étonnant, renforçant s'il en était encore besoin la solidité de l'édifice bati par cet invraisemblable styliste qu'est Christopher Nolan.

Avec mention spéciale, bien entendu, à feu Heath Ledger, qui livre probablement ici la performance de sa carrière (reste à voir le Gilliam qui doit sortir bientôt) et qui traverse le film en apensanteur, créant de toute pièce un véritable Nouveau Joker qui parvient à balayer le souvenir de celui créé jadis par un certain Jack Nicholson...

Alors évidemment, tout n'est pas parfait, non...

Comme pour la plupart des films de ce genre, certains pourraient reprocher à "The Dark Knight" de souffrir d'un très léger surpoids, et juger que le film aurait pu être emputé d'une petite demi-heure (allez, même pas vingt minutes !!).
Et puis, histoire de chipoter (ba oui, faut bien laisser encore un peu de marge pour le troisième épisode), on pourra reprocher à certaines des scènes finales de ne pas vraiment briller par leur lisibilité...

Mais malgré tout, grâce à son réalisateur et à ses interprêtes bien sûr mais aussi grâce à la nouvelle dimension quasi mythologique qu'il réussi à atteindre ici, ce Chevalier Noir finit bien par gagner à la fin.
Et par tout emporter sur son passage.

Pour un nouveau départ...

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