vendredi 6 août 2010

[Critique] Toy Story 3




Aaaaah, Toy Story 3 ! Bon, on va pas tourner autour du pot de Nutella pendant une plombe, c'est une tuerie intégrale. Et voilà pourquoi, de mon point de vue :

Tout d'abord, l'unité de temps est grossomerdo respectée ; nous avons quitté Toy Story 2 en 1999, soit 11 ans en arrière, et l'on retrouve les personnages (humains, bien entendu) vieillis d'une dizaine d'années environ dans Toy Story 3 : Andy, le petit garçon à qui appartiennent tous les jouets du film, avait 9 ans dans TS 2, et est en passe d'entrer à l'Université dans TS 3. Bonne première idée, qui évite les ellipses narratives trop importantes et les tours de passe-passe abracadabrantesques afin de faire croire à une éventuelle évolution du bouzin. En gros, c'est du quasi-temps réel. Et moi, j'aime ça !

Ensuite, j'ai cru entendre ou lire de nombreuses fois que ce troisième volet des aventures de Woody, Buzz et leurs amis ne faisait pas l'unanimité chez les enfants... peut-être un poil plus sombre, peut-être moins drôle, que sais-je encore. Eh bien j'ai envie de répondre à tous ces gens que c'est très justement là la force principale de ce Toy Story 3 ! Si l'on y réfléchit, le public du premier Toy Story a aujourd'hui 15 ans de plus (eh oui, 15 ans déjà...). Les gars qui bossaient sur le premier Toy Story aussi. Et ce Toy Story 3, ce n'est ni plus ni moins qu'un cadeau de Pixar aux fans de la licence, je le vois comme ça. On a tous mûri entre temps, on a grandi, et le film également.

Après tout, des films d'animation pour les enfants, il en existe une tétra-chiée de nos jours... des films qui leur sont principalement destinés. Toy Story 3 n'en fait peut-être tout simplement pas partie, et c'est très bien comme ça. L'humour est toujours autant présent, mais est juste plus fin qu'auparavant, plus "adulte" (c'est un bien grand mot), peut-être plus cynique même. Le ton employé tout au long du film est clairement plus destiné aux grands enfants, aux adulescents dirais-je, qu'aux enfants eux-mêmes (c'était déjà un peu le cas avec Wall-E et Là-Haut, même si là il y avait très clairement un double-sens de lecture possible, qu'on soit enfant ou adulte... chacun comprenait l'histoire à sa façon, c'est aussi ça la force des Pixar).

Je le dis clairement, si j'avais vu Toy Story 3 a 7 ans, j'aurais probablement moins accroché. Mais je n'aurais également peut-être pas été la cible visée, donc c'est logique. Là, j'ai vu Toy Story 3 a 22 balais, et j'en suis ressorti émerveillé, comme je l'avais été en 1999 en sortant de Toy Story 1. La licence a évolué en même temps que moi, que nous, et ça fonctionne donc toujours autant, c'est toujours aussi percutant et "parlant".

Bref, donc tout ça pour dire que Toy Story 3, c'est de l'or en barre. Un film et une équipe derrière qui s'assument, et qui régalent les fans de la première heure qui ont su garder une âme d'enfant quelque part bien enfouie.

La trilogie Toy Story est donc bel et bien terminée, de la plus belle des façons.

Un grand Pixar de 2010 ! Et en plus, le jeu vidéo est très bon... alors que demande le Peuple, si ce n'est plus d'argent ?

P.S.: et je ne vous parle du côté technique, parce que là, c'est le summum. Si les jouets "connus" n'ont guère évolué, les nouveaux jouets ont été extrêmement soignés et tous les autres éléments (humains, textures, etc.) sont hallucinants de beauté et de naturel. Pixar, toujours à des années-lumière de la concurrence.

[Critique] Inception




Inception, c'est un projet un peu fou de Christopher Nolan qui prend enfin vie après 10 ans de gestation.

Je ne vais même pas essayer d'expliquer le scénario ou le concept du film, d'une part parce que je ne m'en sens pas forcément capable sans m'emmêler les câbles, et ensuite parce que vous pouvez facilement trouver tout ça sur l'Internet moderne des années 2000 en deux clics et que ce sera bien plus clair que si je m'y colle.

Tout ce que je peux vous dire d'Inception, c'est qu'il m'a littéralement retourné l'esprit. Et croyez-moi, ça n'a rien de douloureux ou de désagréable, bien au contraire.

Si l'idée globale du film est plutôt complexe, sa mise en scène et la narration se chargent de rendre sa compréhension plus qu'aisée. Jamais je n'ai été largué durant le film (bon allez ok, sauf pour la touuuute première scène, pendant 5 minutes, mais c'est finalement plutôt compréhensible), et, c'est très certainement LA force de ce film, tout est incroyablement cohérent du début à la fin. Tous les éléments s'emboitent à merveille pour former au final une oeuvre incroyablement réfléchie et aboutie. Jamais le scénario et le réalisateur ne semblent être pris de court, bref, c'est du grand Art.

La réalisation est très... "Nolanienne". Perso, j'adore, en tous points. Les plans rivalisent sans cesse d'ingéniosité tout en restant parfaitement digestes et en ne mettant jamais en danger la compréhension de l'action, et quand on sait que pas mal de scènes (dont la déjà fameuse scène dîte "du couloir") ont été tournées "en vrai", sans avoir recours à un quelconque effet spécial, ça force le respect.

Les acteurs sont franchement tous au top et très crédibles ; DiCaprio, comme toujours, qui de mon point de vue confirme de film en film son statut de "nouveau De Niro". Joseph Gordon-Levitt, belle révélation après n'avoir joué que dans des films sympas sans plus. Ken Watanabe, je suis fan donc no comment. Michael Caine, plus rien à prouver, et qui malgré son "petit" rôle (c'est vite dit) reste toujours juste. Ellen Page, qui m'a très agréablement surpris même si elle ne tient pas forcément l'interprétation de l'année. Finalement, il n'y a bien que Mario Cotillard qui soit... égale à elle-même. C'est-à-dire classique. Pas mauvaise hein, n'allons pas jusque là, mais loin d'être inoubliable (alors qu'elle, par contre, tient un rôle pour le moins capital).

Les musiques du film sont dans le ton. Efficaces, tantôt épiques, tantôt "d'ambiance"... et puis, y a du Piaf (clin d'oeil à La Môme ?), et ça c'est aussi surprenant qu'agréable, d'autant que pour le coup ça sert réellement le film, d'une bien belle manière.

Que dire de plus... ? Pas grand chose finalement, même si j'ai forcément zappé des choses. Inception, c'est mon film de l'année 2010, et j'ai du mal à en imaginer un autre le détrôner (Toy Story 3 étant un film d'animation, la comparaison serait juste ridicule). Nolan a une fois de plus frappé très fort, et nous livre le film parfait pour le scénario sur lequel il repose. Et en plus de ça, il se permet de faire gamberger le spectateur avec une fin qu'on pourrait qualifier d'ouverte, et grâce à plein de petits éléments et indices disséminés tout au long du métrage (repérables en voyant le film plusieurs fois, ou en partageant son expérience avec des amis).

Comme dirait un ami à moi : "Inception, c'est typiquement LE film que j'aurais rêvé de réaliser moi-même". Tout est dit.

Note parfaite pour film coup de coeur.